Auteur : Lindingre
Editeur : Audie / Fluide Glacial

Ames sensibles s’abstenir. Titine est de retour !
Lindingre continue sa description au vitriol d’une France d’en bas dont on n’ose même pas imaginer l’existence.

Expliqué comme ça, c’est un peu dégueu(-lasse), voire totalement répu(-gnant). C’est sans doute un des buts visés, d’autant que les personnages à tête de poire et à groin de cochon ne sont pas là pour nous rassurer.
Alors Titine à la poubelle et ses albums avec ? Et bien en fait, pas du tout ! Parce que, inexplicablement, c’est drôle. On se surprend à pouffer de rire tellement c’est énorme. Et, oserais-je le dire, c’est intelligent ! Parce que tout le monde ou presque reconnaîtra quelque chose de la société dans laquelle il vit : les formations force de vente, les employés zarbis de l’ANPE, la pub qui écrase tout sens sur son passage (Johnny « OPTIQUE 2000 !!! » Hallyday).
Bref, c’est autant Titine qui porte un coup fatal à la civilisation que la civilisation qui porte un coup fatal à Titine. Et on est assez reconnaissant à Lindingre de permettre cette lecture à deux niveaux dans une BD beaucoup moins bas-de-plafond qu’il n’y paraît. Et ce ne sont pas quelques problèmes de frisotis de poils pubiens qui nous feront changer d’avis.
« - Sinon, tu écoutes quoi comme musique ?
- Un peu de tout. Du Jeanne Mas, du Herbert Léonard… »
J’avoue : moi aussi j’ai écouté En rouge et noir ou Puissance et gloire avec plaisir.