Rédemption - T01 : Oiseau noir

Auteurs : Mottura & Bec
Editeur : Dupuis




Chogan Tomkins fuit. Traversant les étendues désertiques et rocailleuses, il secourt la belle Brittany Bingam, dont la voiture est tombée en panne. Prochain refuge, "Death or Redemption" le bien nommé, patelin étrange aux airs de western. But : faire le plein et repartir, mais pour quelle destination?

Plus rien ne parait pousser Chogan vers un but quelconque. Un lourd passé semble le poursuivre. Alors, il reste, en attendant que la voiture de Brittany soit réparée. Mais qui est réellement Brittany ? Est-elle réellement une femme ou est-ce un être aux contours changeants ? Qui sont les habitants de cette ville, apparemment dans l’impossibilité d’en partir si l’envie les en prenait ? Qu’a fait Chogan pour se retrouver là ? Est-il condamné à rester à "Death or Redemption" pour y expier ses fautes ? Quels liens étranges le relient aux "treize crânes de cristal" ?


Comme vous l’aurez compris, au terme de ce premier tome de Rédemption, on se pose beaucoup de questions, mais on nous donne très peu de réponses. L’Oiseau Noir est encore un fourre-tout d’éléments hétéroclites qui, il faut l’avouer, ont un peu de mal à donner une image cohérente de l’histoire. Mais on connaît le travail habituel de Christophe Bec, et il est tout à fait possible qu’ils s’organisent de manière tendue et originale dans les tomes à venir.

Malheureusement, on n’en est pas encore là, et on est obligé de se raccrocher à un récit très linéaire malgré quelques flashbacks. En fait, l’histoire est alignée sans recherche de temps forts dans une narration très premier degré où les idées tombent généralement à plat. Ca nous vaut quelques cases au contenu assez saugrenu (un chien dans la voiture ? un kamikaze perdu dans le désert ? la changeante Brittany ?). Et de ce fait, on a du mal à prendre le reste au sérieux.

Il y avait bien quelques moments aux relents existentiels, mais les auteurs échouent à installer ce qui aurait fait la différence : l’ambiance. Et ce n’est pas dans le dessin qu’on retrouvera une quelconque tension : les auteurs recherchent les décors colorés façon western. Et les personnages sont croqués trop caricaturalement pour qu’ils puissent acquérir une quelconque épaisseur.

Dommage. Un peu de distance et de finesse auraient peut être changé considérablement les choses. Espérons que les tomes suivants puissent redresser la barre. Après ce tome 1, il faudra néanmoins négocier un virage à 180 degrés.

Chronique par Yves