Mâle de mer

Auteurs : Sorel & Villemin
Editeur : Casterman



Il s’appelle Gabin. Il tente vaille que vaille de vivre sa relation à son père, de survivre à ses souvenirs. Il revient en Bretagne, pays où pèsent le silence et le vent. Il sera sauve par une, non, deux rencontres…

Mâle de mer est un bel album honnêtement sentimental sur lequel flotte un parfum de vécu. Même si le protagoniste est masculin, l’atmosphère est dominée par la sensibilité féminine de la scénariste Laetitia Villemin. Porté par le trait expressif, presque expressionniste, de Guillaume Sorel (L’île des morts, Typhaon…), l’album plaira donc beaucoup aux femmes.

P
our ma part, j’avoue avoir été séduit par l’esthétique tant du texte que du dessin – avec une réserve toutefois : à mon sens, la BD n’est pas le bon endroit pour faire de la littérature. Les textes de Laetitia Villemin, qui auraient tout à fait leur place dans un recueil de poésie ou dans un roman, alourdissent l’album. On pardonnait volontiers à E.P. Jacobs ses pavés de textes qui expliquaient longuement l’action de la case que le lecteur avait saisi d’un coup d’œil : erreur de père fondateur. Mais depuis les silences et la suggestion ont repris leurs droits en bande dessinée, comme au cinéma, comme en musique.


D
ommage pour cet album où les personnages parlent peu, mais la narratrice, à mon sens, un peu trop.


Chronique par Geoffroy d'Ursel