Rouge bonbon

Auteur : Kiriko Nananan
Editeur : Casteran (Sakka)




Après son très remarqué Blue paru il y a dix ans, puis Everyday, Strawberry Shortcakes et Amours blessantes, voici que Kiriko Nananan nous donne une fois de plus à découvrir, par touches, quelques instants de vie de 18 femmes.

Comme à son habitude, les gros plans succèdent aux textes livrés bruts. D’une grande sensibilité tant graphique que littéraire, elle nous parle de l’amour, des désirs, des regrets et des questions existentielles qui rythment les vies de chacun et surtout de chacune d’entre nous, que nous soyons japonaises ou européennes.

En quelques pages, en quelques traits, en quelques phrases, Kiriko Nananan nous plonge dans l’univers intérieur de ces êtres inconnus dont nous partageons les pensées, les souffrances et les bonheurs l’espace d’un instant.


Autant j’aime le style de cette auteur tout à fait originale, autant je reste dérangée par le manque de précision de ses récits. Ses personnages se ressemblent toujours beaucoup visuellement ; il est dès lors difficile de comprendre de qui il est question. De plus, sa technique littéraire proche de l’impressionnisme précise rarement les choses.
Nous sommes dans le cœur et dans la tête de ses héroïnes. Les détails extérieurs (qui sont pourtant représentés avec une ligne pure et précise) semblent très anecdotiques. C’est une question de goût, sans doute.

Un autre regret : le rythme des aplats de noirs et de blancs qui m’a tant séduit dans Blue n’est plus présent dans ses ouvrages. Ici encore, le dessin n’est traité qu’à travers la ligne. Mais la sensibilité délicate et forte de son œuvre reste de toute façon à découvrir...

Chronique par Roseau