Auteurs : Marie et Vanders
Editeur : Bamboo
Avant tout, ne croyez pas un mot de ce qui est écrit sur l’autocollant ornant la couverture : ceci n’est pas une fin de cycle ! Vous refermerez cet album avec tout autant d’impatience de connaître la suite que précédemment. Probablement cet argument marketing a-t-il été inventé pour attirer le chaland qui craint de s’embarquer dans trop de séries à long cours. On nous avait déjà fait le coup après le 4 premiers tomes de Murena (de Dufaux et Delaby). Les éditeurs ne manquent pas d’imagination pour nous faire tomber dans le panneau. Mais bon, quand les séries sont de cette qualité-là, on leur pardonne. On pardonne aussi la couverture facile, qui rompt la belle cohérence des deux précédentes.
Belâtre joueur de poker, agent du FBI, mécano looser, jolie barmaid désespérée, combats à mort de chiens… Les clichés d’une Amérique rurale dégliguée s’assemblent dans cette série… et fonctionnent pourtant à merveille sous la réinterprétation de Damien Marie. L’intrigue peut sembler un classique « road movie » de prime abord, le scénariste sait tenir ses lecteurs en haleine, jouer des retournements de situations et ajouter une bonne dose d’amoralité à l’ensemble!
Dans ce troisième tome se croisent enfin certains destins traités précédemment en séquences séparées, pour un résultat détonnant. Le réalisme du dessin de Vanders, proche de celui d’un Olivier Berlion (Histoires d’en ville, Rosangella, Tony Corso), manque parfois un peu de détails - surtout dans ce 3e tome - mais est efficace et rend les personnages particulièrement repoussants ou attachants, selon les besoins du récit.