D'ores et déjà à compter parmi les meilleures bandes dessinées de l’année 2019, Mécaniques du fouet (Vies de Sainte Eugénie) risque de dérouter les habitués de ce type de littérature et peut-être d’attirer un nouveau lectorat, puisque l’ouvrage y mêle les genres épistolaire, documentaire ou encore historique…
L’écrivain Christophe Dabitch articule quant à lui sa narration comme une correspondance intertemporelle qu’il entretiendrait avec une femme parisienne du début du XXe siècle et à propos de laquelle il subsiste réellement un dossier aux Archives de la police. Les chapitres sont d’ailleurs ponctués de plusieurs pages de texte uniquement, qui s’inscrivent dans une parfaite continuité des planches et nous permettent de prendre connaissance des faits biographiques que l’enquête dont elle fût l’objet relatent.
Certaines planches érotiques, voire “débauchées”, pourraient heurter les âmes pudibondes autant qu’elles pourraient décevoir ceux qui espéraient trouver ici de quoi s’exciter. Les visuels pornographiques sont ici presque muséaux, comblant les non-dits du texte par des atmosphères, compensant la curiosité de l’investigateur par celle des voyeurs que nous sommes tous un peu.
Chronique par Joachim Regout
Mécaniques du fouet (Vies de Sainte Eugénie)
est un roman grahique (207 pages) paru chez Futuropolis.
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du même Jorge Gonzales, en collaboration avec Olivier Bras.