Editeur : Flammarion
(A lire dès 12 ANS)
Vers
la fin des années quatre-vingts, Stephen King a écrit ce roman, dédié à
sa fille, en lui donnant le ton et le langage d'un livre pour enfant.
Piochant dans des références plus classiques, démarrant l'histoire avec
le fameux "Il était une fois...", il place son récit dans une atmosphère
moyenâgeuse de contes et de légendes. Destiné à un public plus jeune,
certes, mais pas non plus totalement innocent... c'est du King quand
même.
L'histoire se déroule dans le royaume de Delain.
Son souverain est le roi Roland, bonhomme grassouillet et peu courageux,
à qui son épouse Sasha, très appréciée du peuple, donne deux fils.
Peter, l'aîné et héritier du royaume, et Thomas. Mais le magicien Flagg -
ce nom fera tinter les oreilles des lecteurs du Fléau -, conseiller du
roi, ne voit pas cette descendance d'un bon œil car, à l'instar de sa
mère, Peter montre un caractère noble et fort, le rendant difficile à
manipuler ou corrompre. Ce qui, bien évidemment, risque de mettre à mal
le plan machiavélique du sorcier... Lequel ? Faire régner la terreur et
le chaos, pardi ! Si Flagg aura tôt fait de se débarrasser
définitivement de la mère, il lui faudra jouer de ruse, de manipulation
et de cruauté pour écarter Peter de sa route...
Divertissant, ce roman du célèbre auteur est néanmoins loin de faire
partie de ses meilleurs. Il se frotte à un public plus jeune, lui
offrant une porte d'entrée vers son univers angoissant et souvent
fabuleusement construit, mais on sent qu'il se bride de tout ce qui fait
habituellement sa force : une psychologie fouillée, des personnages
charismatiques et marquants, des atmosphères étonnantes. Ici, on reste
dans le balisé, où le manichéisme n'a pas pris la peine de se déguiser.
Bref,
Les Yeux du Dragon, malgré une réédition formellement réussie, tant par
la couverture que par les quelques illustrations de Nicolas Duffaut qui
la ponctuent, reste un ouvrage facultatif...
Chronique par Virginie