Editeur : Gallimard (Folio Actuel n°162)
Le temps pour agir lors de certains sommets internationaux a probablement été perdu en tergiversations inutiles.
A
renforts de pétitions signées par de faux experts, une communauté
pseudo-scientifique, des blogueurs rémunérés pour entretenir “des voix
qui s’opposent”, le consensus scientifique sur le réchauffement est
attaqué. La manoeuvre climato-sceptique s’avère très organisée,
rémunératrice et marque les esprits avec des slogans aussi erronés que
faciles à retenir : “On constate un arrêt du réchauffement depuis dix
ans”, “Il n’y a pas de preuves que l’activité humaine ait une influence
sur le climat”, “C’est la température qui pilote le gaz carbonique et
non l’inverse.”…
La stratégie de la machine à nier est inspirée
de celle utilisée autrefois pour minimiser les risques du tabac et de
l’amiante : forger et disséminer des arguments simples, faciles à
répercuter, sur le Net, dans les médias, et en définitive dans la
société. Le but est bien sûr d’induire les béotiens en erreur, de semer
le doute, de démobiliser l’opinion et de stimuler l’inaction politique.
Pourtant l’ignorance, le mensonge et la manipulation se désamorcent en
quelques phrases… ou par le présent essai, qui présente une enquête
approfondie de Stéphane Foucart, journaliste scientifique au
Monde.
Chronique par Joachim