Editeur : Albin Michel
A
défaut d'être un saint*, Alexandro Jodorowsky semble s'être
donné un objectif de sagesse. Il fait en tout cas office de maître à penser
médiatique et consacre une grande partie de sa fin de carrière à
divulguer des clés de guérison psychologiques au travers de ses
conférences, essais (sur thèmes de métagénéalogie ou de tarot) et même
de ses créations artistiques.
Ceux qui connaissent bien
son parcours penseront à une forme de rédemption. En effet, l'artiste
fut autrefois un tyran provocateur et halluciné, innovant mais abusant
tout autant de son pouvoir d'influence. En témoignent les commentaires
de ses DVD El Topo et La Montagne Sacrée, il ne reculait devant rien
pour répondre à ses ambitions démesurées : pour les besoins de ses
"films sacrés", il manipulait ses "acteurs" à l'extrême, terrorisait des
villageois figurants, cautionnait parfois la maltraitance d'animaux...
Il en a
fait du chemin. Le "Jodo" d'aujourd'hui, à la barbe blanche, l'air
bonhomme, espiègle, presque humble par moments, divulgue ses pensées
constructives en s'emparant aussi des "nouvelles technologies". Ainsi,
pendant de nombreux mois, les abonnés à son flux Twitter (relayé
automatiquement sur Facebook) sont devenus accros de ses petits
aphorismes bienveillants ou remuants, inventés entre deux avions, entre
l'écriture simultanée de 4 scenars de BD ou la signature de 6 contrats.
Phrases
à méditer ou qui donnent à réfléchir (qu'on soit d'accord ou non),
cette petite compilation (au format poche) de 365 tweets constitue, mine de rien, une des
parutions essentielles de l'année.
Chronique par Joachim
* N'écrit-il d'ailleurs pas, en citation du 17 septembre : "En montrant sa sainteté, un saint la perd car il est indécent." ?
Photo promotionnelle de son film "La Danse de la Réalité (2013). D.R.