Editeur : Le Lombard
Maximilien Le Roy avait précédemment signé le dessin du one-shot Nietzsche, sur scénario de Michel Onfray (chez le même éditeur). On le retrouve ici à nouveau au service d’un récit biographique retraçant le parcours d’un philosophe, mais cette fois comme scénariste et coloriste.
Le nom de Henry David Thoreau n’est pas forcément évocateur en nos contrées. Peut-être certains d’entre vous se le remémoreront si je mentionne l’incontournable film Le cercle des poètes disparus, puisqu’il y est amplement cité.
Ce grand penseur, écrivain et naturaliste américain (1817-1862), anti-esclavagiste notoire, généralement considéré comme "le père de la désobéissance civile", se définissait lui-même comme "un mystique, un transcendantaliste et un philosophe de la nature". Ses idées restent transposables à notre actualité, tant elles étaient avant-gardistes dans les domaines de l’enseignement, de l’écologie (déjà !), ou de la résistance politique.
La lecture de cette BD dresse le parallèle entre les étapes d’une vie et celles d’une œuvre, et cela vaut déjà en soi que j’en recommande vivement la lecture. Cependant, il est dommage que le traitement soit si classique : les dessins et mises en pages de A. Dan sont bien construits, mais "à l’ancienne" et sans originalité ; les dialogues et la narration ne présentent ni faute de goût, ni grande force ; et puis, s’il y a bien un point à déplorer, ce sont ces couleurs tristounettes et peu représentatives de l’émerveillement qu’a dû ressentir Thoreau face aux grands espaces boisés.
Un documentaire intéressant mais dont on était en droit d'attendre davantage.
Chronique par Jean Alinea