Alta Donna (3 tomes)

Auteurs : Minikim, Mariolle et Pop
Editeur : Dargaud



Quelque part entre cartoon et manga aux teintes acidulées, Minikim (dessin) et Pop (couleurs) unissent leurs talents pour mettre en images un scénario de Mariolle (un pseudo qui annonce d’emblée que vous n’allez pas vous embêter).

Alta Donna est une ville aux allures trop parfaites pour y vivre une vie passionnante. Nola est une toute jeune lycéenne, à la fois pleine d’enthousiasme et de résignation, livrée à elle-même entre les bancs peu grisants de l’école et des parents - certes adorables, mais - séparés et constamment absents. Hormis la relation stimulante qu’elle entretient avec son amie de longue date, Pumpkin, Nola sympathise avec deux nouveaux élèves qui semblent cacher un bien grand secret. Elle est loin de se douter à quel point leur rencontre va bouleverser son train-train quotidien.

D’impeccables atmosphères, couleurs, expressions et autres cocasseries rythment cette histoire en trois tomes, au ton très fou-fou, très mignon. Les lecteurs (probablement majoritairement des lectrices) de Lou ou Monster Allergy devraient y trouver leur compte. Entre la lecture d’un essai philosophique et une nouveauté Futuro, j’ai apprécié ceci comme un sac de bonbons.

Pour leur incursion dans le monde de la BD, cette petite équipe d’auteurs fait donc fort ! Bien sûr, il leur reste des points à améliorer.

Graphiquement, la qualité est présente de bout en bout. Cependant, au fil des tomes, l’élasticité et la mollesse anatomique des personnages semblent parfois échapper à Minikim. Tant et si bien qu’en comparant les tomes 1 et 3, la différence de taille et d’âge entre Nola et sa mère semble avoir quasiment disparue. A d’autres endroits, des jambes semblent se rallonger, des physionomies se confondre… La dessinatrice prend également soin de varier les tenues vestimentaires quotidiennes de ses protagonistes, ce qui est très appréciable sauf à quelques rares occasions où cela perturbe l’identification immédiate.

Sur le plan de l’intrigue, la mise en place est vraiment amusante… mais longuette par rapport au final quelque peu précipité, éclaté, voire narrativement un chouïa confus. En entamant le troisième volume, je m’attendais à perdre haleine et trouver une explication plus consistante.

Les protagonistes sont toutefois tellement attachants, les planches un tel régal et les situations si fantaisistes qu’on referme le livre avec satisfaction. J’en redemande !


Chronique par PJ