
Editeur : Casterman

Si Modus Vivendi entamait un second cycle du Tueur en plein marasmes vénézuélien et cubain, ce nouveau tome apporte un intérêt supplémentaire au ton de la série.

On devine l'auteur, Matz, plutôt voyageur et lecteur du Monde Diplomatique. C’est en tout cas ce type d’observations et de documentation qui transparaissent derrière les tribulations de son personnage.
Sur le plan graphique, on avait déjà observé une petite baisse de régime, mais le travail de Jacamon faiblit ici carrément : de plus en plus de photos filtrées en Photoshop en guise de décor (pas ou peu retouchées au trait) ; des cases entières de voitures clinquantes prises sous des angles catalogue constructeur ; et, plus dommage encore, de régulières erreurs et instabilités anatomiques des personnages. On verra même le tueur accoudé à la terrasse d’un appartement avec les bras lévitant sur le balcon. Cette lassitude perceptible est-elle due à l’insuccès de son autre série, Cyclopes (aussi avec Matz) ? Gageons qu’il reprendra du poil de la bête et que le récit conservera sa force jusqu’au dénouement.
Chronique par Joachim