Au-delà du titre (et son sous-titre) volontairement provocateur qu'est Le bouddhisme a raison (et c'est scientifiquement prouvé), Robert Wright démontre qu'aujourd'hui, la psychologie moderne et les neurosciences rejoignent de plus en plus les intuitions qu'avaient eu les premiers penseurs bouddhistes.
S'il a recours à un argumentaire scientifique, l'auteur n'oublie pas, comme vous le découvrirez déjà par les quelques extraits ci-dessous, d'aborder le sujet avec des références connues de tous et une bonne dose d'humour. Il cite donc d'éminents spécialistes comme il dresse des comparaisons avec un film, son expérience personnelle ou la parole d'un proche. Cela rend ses propos accessibles aux dubitatifs et aux cartésiens, qui sont sans doute ceux à qui le livre s'adresse en priorité. Robert Wright a de plus choisi d'écarter (ou d'en relayer une partie aux notes de fin) les aspects "surnaturels", métaphysiques ou exotiques du bouddhisme, de se centrer uniquement sur le tronc commun et principal des différentes traditions de ce courant philosophique, pour n'en retirer que ce qui peut se révéler essentiel pour notre mieux-être.
Cet essai, malgré son côté " Ted Talk", reste toutefois pointu et Wright ne manque pas de reformuler régulièrement les choses autrement pour ne perdre personne en cours de lecture. Le bouddhisme a raison participe à sa petite échelle à notre déconditionnement d'animaux créés par la sélection naturelle, avec toutes les vues de l'esprit faussées et souffrantes que cela induit.
Extraits :
"Si vous rapprochez ces deux idées essentielles du bouddhisme - non-soi et vacuité -, vous obtenez une proposition radicale : ni le monde en vous ni le monde autour de vous n'est ce qu'il semble être.
Pour la plupart des gens, ces deux idées paraîtront sans doute douteuses, voire délirantes. Mais, là encore, rappelons qu'elles reposent sur l'hypothèse suivant laquelle les gens sont naturellement victimes d'illusions ; il serait donc erroné de s'interdire de les exploiter à cause de ce genre de réactions."
S'il a recours à un argumentaire scientifique, l'auteur n'oublie pas, comme vous le découvrirez déjà par les quelques extraits ci-dessous, d'aborder le sujet avec des références connues de tous et une bonne dose d'humour. Il cite donc d'éminents spécialistes comme il dresse des comparaisons avec un film, son expérience personnelle ou la parole d'un proche. Cela rend ses propos accessibles aux dubitatifs et aux cartésiens, qui sont sans doute ceux à qui le livre s'adresse en priorité. Robert Wright a de plus choisi d'écarter (ou d'en relayer une partie aux notes de fin) les aspects "surnaturels", métaphysiques ou exotiques du bouddhisme, de se centrer uniquement sur le tronc commun et principal des différentes traditions de ce courant philosophique, pour n'en retirer que ce qui peut se révéler essentiel pour notre mieux-être.
Cet essai, malgré son côté " Ted Talk", reste toutefois pointu et Wright ne manque pas de reformuler régulièrement les choses autrement pour ne perdre personne en cours de lecture. Le bouddhisme a raison participe à sa petite échelle à notre déconditionnement d'animaux créés par la sélection naturelle, avec toutes les vues de l'esprit faussées et souffrantes que cela induit.
Extraits :
"Si vous rapprochez ces deux idées essentielles du bouddhisme - non-soi et vacuité -, vous obtenez une proposition radicale : ni le monde en vous ni le monde autour de vous n'est ce qu'il semble être.
Pour la plupart des gens, ces deux idées paraîtront sans doute douteuses, voire délirantes. Mais, là encore, rappelons qu'elles reposent sur l'hypothèse suivant laquelle les gens sont naturellement victimes d'illusions ; il serait donc erroné de s'interdire de les exploiter à cause de ce genre de réactions."
"Les Occidentaux ont deux idées tenaces sur le bouddhisme - c'est une religion sans dieux et la méditation y joue un rôle central - qui sont fausses. La plupart des bouddhistes asiatiques croient à certaines divinités, même s'ils ne croient pas en un dieu créateur omnipotent, et ne méditent pas."
"Les problèmes que la méditation vous aide à surmonter sont souvent ceux qui vous empêchent de méditer."
"On passerait beaucoup moins de temps à se demander ce que les autres pensent de nous si on savait à quel point ils y pensent peu", me disait ma mère.
"Grâce au bouddhisme, dit le Dalaï-Lama, n'essayez pas de devenir un meilleur bouddhiste, essayez juste de devenir vous-même en mieux."
"Les problèmes que la méditation vous aide à surmonter sont souvent ceux qui vous empêchent de méditer."
"On passerait beaucoup moins de temps à se demander ce que les autres pensent de nous si on savait à quel point ils y pensent peu", me disait ma mère.
"Grâce au bouddhisme, dit le Dalaï-Lama, n'essayez pas de devenir un meilleur bouddhiste, essayez juste de devenir vous-même en mieux."
"Le terme "dharma" a plusieurs sens et désigne, entre autres, les enseignements de Bouddha et le chemin que les bouddhistes doivent emprunter pour les suivre. Dans le sillage de Matrix, l'expression courante "suivre le dharma" est même devenue : "J'ai choisi la pilule rouge.""
"Si je goûte un verre de vin pour impressionner un critique gastronomique ou un ami qui s'y connaît, alors je me déroule une histoire, j'imagine ce que ce vin va donner, ce que je m'attends à déguster, et cela bloque la perception, une perception claire et simple. En me débarrassant de ces pensées émotionnelles, j'ai plus de chances de percevoir la sensation, quelle qu'elle soit, de manière directe.
(...)
Si les bébés sont fascinés par les formes et les textures, c'est peut-être parce qu'ils n'ont pas encore développé leur système de classement, leur sens de l'essence. Autrement dit, ils ne "savent" pas encore ce que sont les "choses" qui les entourent , et le monde est pour eux un territoire enchanté à explorer. Cela expliquerait en quoi Gary Weber peut dire que la "vacuité" est en réalité "pleine" : parfois, ne pas percevoir l'essence vous permet d'être entraîné dans la richesse des choses."
"Si je goûte un verre de vin pour impressionner un critique gastronomique ou un ami qui s'y connaît, alors je me déroule une histoire, j'imagine ce que ce vin va donner, ce que je m'attends à déguster, et cela bloque la perception, une perception claire et simple. En me débarrassant de ces pensées émotionnelles, j'ai plus de chances de percevoir la sensation, quelle qu'elle soit, de manière directe.
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Si les bébés sont fascinés par les formes et les textures, c'est peut-être parce qu'ils n'ont pas encore développé leur système de classement, leur sens de l'essence. Autrement dit, ils ne "savent" pas encore ce que sont les "choses" qui les entourent , et le monde est pour eux un territoire enchanté à explorer. Cela expliquerait en quoi Gary Weber peut dire que la "vacuité" est en réalité "pleine" : parfois, ne pas percevoir l'essence vous permet d'être entraîné dans la richesse des choses."
Chronique par Joachim
Ouvrage paru aux éditions Flammarion