La
découverte de L’empereur des animaux est comparable à celle d’une bonne
fable de La Fontaine que l’on ne connaîtrait pas. Autrement dit : un
pur moment de bonheur… mais pour les adultes avant tout.
Puisqu’un
conte philosophique illustré pour adultes, présenté comme tel, serait
inclassable et donc invendable, c’est dans le rayon "Jeunesse" que l’on
retrouve parfois ce type d’ouvrage. Acquérez donc d’abord ce beau livre
pour vous-même… puis laissez-le traîner pour voir s’il éveille la
curiosité de l’enfant.
Je ne connaissais pas les textes de
Philippe Malempré, même si sa bibliographie mentionne l’existence d’un
ouvrage intitulé Le petit lutin noir, illustré par Grzegorz Rosinski.
S’il est indéniablement un auteur de talent, je doute que ses
mots et allusions complexes parlent à nos petits (mais sait-on jamais,
on est parfois bien surpris).
Quant aux dessins de Lisbeth
Renardy, ils apportent une atmosphère étrange, souvent grave et
envoûtante, aux vers de l’auteur. Les personnages animaliers semblent
ici plus inquiétants qu’attachants, excepté le palmipède débonnaire qui
se verra élu, bien malgré lui, empereur par ses pairs.
Après ce sixième livre dans sa bibliographie, l'illustratrice allait développer son plein potentiel dans son suivant, Western Bolognaise, sur scénario de Louis St-Jo.
Chronique par PJ