Editeur :
Dargaud
Après Le Diable du peintre (1987), quinzième album de Philémon,
Fred s’est consacré à quelques "one shots", tels L'Histoire du Corbac
aux baskets ou L'histoire du conteur électrique, qui sont à compter
parmi ses plus belles réussites. Il aura néanmoins fallu 25 ans pour que
son personnage fétiche réapparaisse, avec Le train où vont les choses,
un ultime album.
Plutôt que de camoufler ses pannes d’inspiration, Fred
les a transformées en thème central de ce livre. On n’en attendait pas
moins de ce grand raconteur-dessinateur atypique qui a su, tout au long
de sa carrière, repousser les limites des codes narratifs et ouvrir de
nouvelles voies à l’absurde.
Le soir tombé, Philémon, son âne Anatole et
Monsieur Barthélémy (toujours aussi improbable mélange entre un nain de
jardin en dépression et Robinson Crusoë) s’inquiètent d’une étrange
fumée grisâtre et nauséabonde qui envahit leur campagne. Ils viennent
d’abord en aide à un certain Joachim Bougon, chauffeur échoué et au
bord de l’asphyxie. Ce dernier ayant repris ses esprits, ainsi que son
sale caractère, il en appelle à nos amis pour éviter le drame : son
véhicule légendaire, la Lokoapattes, a des fuites et s’est embourbée.
Comme son nom l’indique, il s'agit d'une sorte de locomotive vivante, se
tractant sur ses membres et non avec des roues sur des rails. C'est
elle qui fait avancer le train où vont les choses, et son combustible
est l’imagination.
Avec les conseils toujours avisés de l’oncle Félicien, tout ce petit monde va parvenir à recréer une entrée de tunnel imaginaire dans lequel la créature-engin pourra reprendre sa route. A son bord, le conducteur bien sûr, accompagné de Philémon, ainsi que Barthélémy. Ils trouveront successivement plusieurs moyens de s’éclairer dans l’obscurité… en espérant atteindre la mer, puis la fameuse lettre "A" de l’Océan Atlantique. La Lokoapattes ne trouvera bien sûr l’énergie qu’en fonction des pensées des autres personnages.
Avec les conseils toujours avisés de l’oncle Félicien, tout ce petit monde va parvenir à recréer une entrée de tunnel imaginaire dans lequel la créature-engin pourra reprendre sa route. A son bord, le conducteur bien sûr, accompagné de Philémon, ainsi que Barthélémy. Ils trouveront successivement plusieurs moyens de s’éclairer dans l’obscurité… en espérant atteindre la mer, puis la fameuse lettre "A" de l’Océan Atlantique. La Lokoapattes ne trouvera bien sûr l’énergie qu’en fonction des pensées des autres personnages.
Ayant de
sérieux ennuis de santé limitant son aptitude au dessin, l’auteur ne
parviendra qu’à terminer 28 pages de cet album, le complétant avec les
planches d'introduction du second album (véritable point de départ des
aventures qui suivirent). Ce dénouement peut s’interpréter comme une
incitation à relire la série depuis le début ou comme le signe d’une
imagination cantonnée aux souvenirs… qui mènera les personnages à une
issue sans appel.
Une conclusion un peu courte pour une série majeure*,
bouclant la boucle sur une note très mélancolique. On ressort un peu
naufragés de cet épilogue, mais avec l’imagination reboostée. Merci
Monsieur Fred.
Chronique par Joachim Regout
* ... qui mérite une cotation de 5 étoiles dans son ensemble.
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