Editeur : Delcourt
J’ai commencé à lire cette BD un peu par hasard, sans savoir quel en était le thème. Au début, j’ai failli m’ennuyer, me demandant où voulaient en venir les auteurs et craignant encore une de ces BD autobiographiques sans nécessité. C’est tout le contraire qui m’attendait quelques pages plus loin.
Olivier est un enfant qui baigne dans un milieu baba-cool, libertaire et libéré. La nudité de ses parents et des autres adultes est quelque chose auquel il est familier. Tout semble aller dans le meilleur des mondes.
Je n’ai pas senti venir cette histoire d’attouchement sexuel, qui ne survient qu’en milieu d’album. Les auteurs réussissent à asséner soudainement un choc émotionnel au lecteur, après l’avoir immergé dans l’insouciance de l’enfance. On partage du coup le traumatisme d’une existence. Attention, Olivier ne sera pas abusé ni violé, mais cette expérience aura suffi à casser quelque chose en lui à tout jamais.
Pourquoi j'ai tué Pierre est un abum exutoire, un album catharsis... que nous refermons remués et émus... mais peut-être aussi un peu amers.
Chronique par Jean Alinea
P.S. : Si vous avez aimé et que vous ne craignez pas les autobiographies perturbantes, je ne saurais que trop vous recommander un chef-d’œuvre du genre : L’ascension du Haut Mal, par David B., à l’Association. Fort, mais très oppressant : je déconseille d'en lire les 6 volumes d'une traite.
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