Auteurs : Delaf et Dubuc Editeur : Dupuis
Delaf et Dubuc forment un couple dans la vie comme dans la création et leur série Les Nombrils est rapidement devenue l’une des plus populaires de la BD humoristique actuelle.
Pour maintenir l’intérêt des lecteurs, ils osent faire évoluer leurs personnages de tome en tome. Ce cinquième volume ne déroge pas à leur méthode de fidélisation et propose même un retournement total de situation : la parfaite victime au grand cœur qu’est Karine s’est littéralement métamorphosée depuis qu’elle est éprise du bel Albin. Malgré les tiraillements et les rechutes logiques, la voici prompte à s’affirmer, arborant un look gothique qui lui sied parfaitement et forme le parfait complément visuel à la blancheur de son aimé.
Mais, vous vous en doutez, tout ça n’est pas du tout du tout du tout du goût de ses inséparables "bonnes copines" Jenny et Vicky, qui avaient pris pour habitude de faire de Karine leur faire-valoir et de lui déléguer leurs travaux d’école. Mais si la première des deux pestes veillera à maintenir l’amitié, la seconde enrage et est prête à tout pour dissoudre l’influence positive d’Albin. Pour parvenir à ses fins, Vicky manipulera à plusieurs reprises Dan, l’ex-petit ami de Karine, désespéré et transi de regrets.
Il y a dans Les Nombrils des préoccupations de magazines féminins, mais le fait qu’elles soient tournées en dérision et scénarisées façon série TV fait en sorte que ses aficionados sont autant lecteurs que lectrices.
Si les gags sont parfois inégaux, l'ensemble reste très amusant. Et si la seconde partie de l'album captive un peu moins, la dernière planche comporte une révélation qui rend l’attente du sixième opus insoutenable ! Ces auteurs sont machiavéliques ! A l'image du titre, en fait.
Chronique par Jean Alinea
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