Auteur : Keiko Ichiguchi
Editeur : Kana
Keiko Ichiguchi est une mangaka établie depuis plusieurs années en Italie. C'est d'ailleurs le cadre de départ de l'album.
Marina vit dans une famille recomposée, au bord de la mer. Un jour, elle a été sauvée de la noyade par sa mère et celle-ci a perdu la vie au cours l'opération. C'est du moins ce que lui dit son père. Mais c'est peu ! Surtout pour apaiser les nombreux cauchemars récurrents dont elle est victime et où elle rêve qu'elle est engloutie par les eaux. Les non-dits risquent cependant d'être dissipés lorsque les vagues rejettent sur le rivage José, un étudiant français. Elle pourra compter sur son nouvel ami pour découvrir la vérité. Quelques photos, aussi, les mettront rapidement sur une piste qui les mènera loin de la maison paternelle...
Très joli ouvrage que ce Là où la mer murmure. Keiko Ichiguchi sait dessiner des personnages à la beauté juvénile un peu irréelle qui rappellent le manga (bien qu’ici on lise de gauche à droite). Cela convient assez bien à l'histoire ici racontée, où la jeunesse et l'immaturité ont leur importance. La douleur d'avoir été élevée sans mère et la douleur lorsqu'on retrouve une femme qui ne correspond pas à l’image qu'on avait idéalisée trouvent un écrin inattendu dans des cadrages savamment étudiés. Evidemment, on a l'impression que la quête du joli a parfois eu pour effet de multiplier des pages de manière un peu inutile, surtout vers la fin où Ichiguchi hésite à clôturer l'histoire alors même que tout est dit et ressenti. Mais c'est un détail dont on fait facilement abstraction vu que l'équilibre joliesse-émotion penche en moyenne toujours du bon côté.
Chronique par Yves