JEUNESSE : Contes de la banlieue lointaine

Auteur : Shaun Tan
Editeur : Gallimard



(À lire dès 13 ANS)

Pas facile de parvenir à un consensus avec moi-même concernant cet ouvrage. J’aurais aimé l’élan lisse et enthousiaste d’un avis positif et sans accroc. En vérité, je n’aurai même que quelques petits "mais" à exprimer, tout petits, qui feront pâle figure là où bien des autres ont exclamé leur enchantement face à ces Contes de la Banlieue lointaine.

D’ailleurs, autant commencer par là et terminer sur la note positive qui attend derrière, impatiente. Commencer sur le "mais". Un très très bel album mais… pourquoi ce petit goût déçu de trop peu ? Pourquoi aurais-je aimé voir l’auteur aller plus loin, parfois, sans nous laisser au milieu du chemin, porte close ? Autant j’ai été plus que charmée par l’univers et les illustrations, autant j’ai, à plusieurs reprises, poussé un discret soupir de dépit, me disant qu’il y avait comme une fuite par rapport à l’idée de départ qui n’était pas menée jusqu’au bout.

Quinze récits où l’on rencontre des buffles d’eau, des fêtes sans nom, un dugong dans son jardin… Parcourir cette banlieue lointaine sous toutes ses facettes, ses recoins cachés, ses habitants insolites.

On ne reniera pas l’excellence du trait, de la mise en page, de la composition : Shaun Tan sait y faire. Le dessin porte le récit, l’élève même. J’ai vraiment aimé ce sens du décalé, du baroque merveilleux. Les idées sont originales, l’atmosphère installée sans peine. On se laisse happer. J’ai apprécié la variété stylistique du graphisme qui, pourtant, ne perd jamais sa cohérence. Un très joli ton employé par les mots, aussi, qui s’habillent d’un air tendre et malicieux.

Il y a le simple, il y a l’extraordinaire, il y a le rêve, il y a la réalité. Dommage que ce joli mélange ne soit pas tout-à-fait complet, uni dans un bel aboutissement où l’auteur aurait poussé un peu plus loin le soin de "finir" ses histoires…

Chronique par Virginie


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