Dans ce roman, tous les personnages sont absents, ou presque. Morts, quittés, en voyage. Même Nortatem, le narrateur, n’est pas sûr de savoir où il se trouve.
C’est dans une maison du Vermont qu’il va se chercher, chercher l’isolement et, dans cette solitude, le retour à la lumière. Plongé dans une mélancolie sans fond depuis le suicide de son meilleur ami, il n’a plus rien à perdre, tout à gagner. Choisir de vivre ou de mourir. Et comprendre pourquoi ce choix-là doit se faire…
Seul avec Léandre, le hamster de sa meilleure amie Guita partie en France, dans une maison de bois, au milieu de la forêt, ornée d’une peau de cerf. Il a emporté avec lui un livre, « En nous la vie des morts ». Et dans ce livre, il y a la récurrence de morts et de drames, la récurrence de l’écho de sa propre vie. D’autres tragédies qui lui permettent de mieux comprendre les siennes. Le récit de Nortatem est rythmé d’extraits du livre, extraits qui poussent toujours plus loin son exploration de sa conscience.
Nortatem et le monde, ce sont les lettres de Guita, l’amie, de Georgia, l’ex-amante à l’attrait sexuel insupportable, les rencontres brèves et intenses des quelques hères du voisinage. Une vieille indienne étrange et voluptueuse, le voisin bourru et sa fille, intrigante.
Et, dans son cadre sauvage et écarté de tout, Nortatem commence enfin à voir…
Ce En nous la vie des morts de Lorette Nobécourt est un roman profond, abouti, c’est un livre saisissant de subtilité et de réflexion pertinente sur la relation humaine à la vie et à la mort. Sans oublier les notions de sensualité, de culture, de générosité et de peur.
Si certaines idées nous parleront davantage que d’autres, le contenu de cet ouvrage ne peut que susciter l’intérêt et le retour à soi, le retour à notre évolution propre. Car nombreux sont les livres qui participent (que nous en prenions conscience ou pas) à notre développement personnel, et celui-ci en fait indéniablement partie.
Quelle que soit la façon dont on le lit.
Chronique par Virginie