Auteur: David B.
Editeur : Futuropolis
Au travers de ce second volume – qui clôt le premier cycle - , on découvre davantage le personnage de Lauriano et les fantômes qui le hantent depuis son expérience des tranchées.
David B. utilise le traumatisme de cet homme aux apparences calmes et rêveuses pour replonger dans l'imaginaire onirique, un aspect dont le précédent album était quasiment exempt. Mais l’auteur ne quitte pas la trame historique pour autant, comme il le confie dans un court entretien (voir ci-dessous*). Il la rend fantasmagorique, emplie de folie, de noirceur… ainsi que de poésie et d’humour.
Par les chemins noirs constitue une fois de plus un pari ambitieux et on ne peut qu’être admiratif du travail fourni et de l’originalité.
Mais dans ce contexte de lieu et d’époque chaotiques, on perd parfois le fil entre les différents personnages secondaires. Et si un certain ennui semble s’immiscer dans certaines pages, d’autres situations redonnent heureusement du sel à l’ensemble : l’intervention émouvante d’un frêle vieillard vendant des journaux anciens ("Parce que dans ceux-là, il n’y a pas la guerre.") ; la rebellion singulière et dadaïste de Guido Keller ; les visions hantées de Lauriano ; ainsi que, bien sûr, la relation sentimentale décalée que ce dernier entretient avec Mina.
L’œuvre prioritaire pour découvrir David B. reste L'ascension du Haut Mal. Par les chemins noirs est une bonne façon de poursuivre, même si je vous recommanderais auparavant la lecture des Ogres (avec Blain au dessin, chez Dargaud) ou du Jardin Armé (Futuropolis).
David B. utilise le traumatisme de cet homme aux apparences calmes et rêveuses pour replonger dans l'imaginaire onirique, un aspect dont le précédent album était quasiment exempt. Mais l’auteur ne quitte pas la trame historique pour autant, comme il le confie dans un court entretien (voir ci-dessous*). Il la rend fantasmagorique, emplie de folie, de noirceur… ainsi que de poésie et d’humour.
Par les chemins noirs constitue une fois de plus un pari ambitieux et on ne peut qu’être admiratif du travail fourni et de l’originalité.
Mais dans ce contexte de lieu et d’époque chaotiques, on perd parfois le fil entre les différents personnages secondaires. Et si un certain ennui semble s’immiscer dans certaines pages, d’autres situations redonnent heureusement du sel à l’ensemble : l’intervention émouvante d’un frêle vieillard vendant des journaux anciens ("Parce que dans ceux-là, il n’y a pas la guerre.") ; la rebellion singulière et dadaïste de Guido Keller ; les visions hantées de Lauriano ; ainsi que, bien sûr, la relation sentimentale décalée que ce dernier entretient avec Mina.
L’œuvre prioritaire pour découvrir David B. reste L'ascension du Haut Mal. Par les chemins noirs est une bonne façon de poursuivre, même si je vous recommanderais auparavant la lecture des Ogres (avec Blain au dessin, chez Dargaud) ou du Jardin Armé (Futuropolis).
Chronique par Joachim
* "Je cherche à rendre la folie d’une époque, le bouillonnement ininterrompu d’une Europe où révolutionnaires, nationalistes, anciens combattants en rupture de ban, membres de société secrète, etc. s’épanouissent en toute liberté, ou presque. Par les chemins noirs est une série de longue haleine. On suivra parfois les mêmes personnages, mais en fonction des récits, les héros d’un album pourront devenir des personnages secondaires dans un autre. L’objectif reste de raconter la période. Les personnages me permettent avant tout de décrire l’existence au quotidien. Après ce deux premiers volumes, où l’histoire entre Mina et Lauriano se conclut, j’envisage d’aborder l’Irlande, la Russie, les états baltes… et, bien entendu, l’Allemagne, à raison d’un album par pays. Tous ces lieux où l’histoire semble alors brusquement s’accélérer."