Auteur : Durieux
Editeur : Futuropolis
Salpatrès, un scientifique marginal à la recherche du centre de l’univers, et ses deux acolytes, sont sauvés in extremis lors d’une expédition au Pôle. Ils sont emmenés dans une ville inconnue, sorte de Venise glacée mâtinée de quelques éléments de Paris, dont le gouverneur leur offre une chaleureuse hospitalité. La femme du gouverneur, la belle Leda, reconnaît en Salpatrès le seul homme qu’elle ait jamais aimé, et dont la disparition l’a plongée jadis dans la mélancolie. Et si Salpatrès était véritablement cet homme ? Et si le temps et l’espace se recourbaient quelquefois en boucles qui se joueraient de l’esprit humain ?...

Bref, Christian Durieux fonctionne beaucoup, et même trop, par références. C’est d’autant plus dommage que l’auteur possède un grand talent, qu’il serait temps d’affranchir. Il n’est pas question ici de descendre l’album en flèche, mais d’apporter une critique qu’on espère constructive : un auteur qui se veut créateur à part entière se doit de digérer ses influences, conscientes ou inconscientes, pour explorer à son tour de nouvelles voies.
D’ailleurs, si l’on ne tient pas compte de cette réserve, Le pont est, malgré quelques longueurs, un album envoûtant, servi par un dessin élégant et exigeant – un de ces albums qui supporte très bien la relecture et qui vous transporte dans un univers étrange, à la frontière du rêve et du cauchemar.
Chronique par Geoffroy d'Ursel
